En quête de parfums adaptés à porter selon ses humeurs et les différents moments de la journée, Ludovic Bonneton a décidé de créer sa collection. Sous sa marque Bon Parfumeur lancée il y a deux ans, l’ancien digital-business-man s’est plongé avec passion dans son nouveau métier. Comme une évidence. Rencontre.
Son enfance est parfumée d’odeurs. Quand ils les évoque, le temps semble s’arrêter : « le foin de la maison de vacances en Auvergne, les framboises de la campagne, l’herbe coupée, les desserts dans la cuisine, la mousse dans les sous-bois. Mais aussi l’embrun salé d’une maison en bord de mer, le parquet ciré et le feu de bois dans notre appartement parisien. A l’école : l’odeur d’amande de la colle, celle de la craie, les feuilles mortes dans la cour. Adulte, le tabac de mes copains, la pipe que je fumais vers 22 ans, … Les odeurs sont très importantes pour moi : elles donnent une dimension supplémentaire à ma vie ».
On comprend mieux alors l’idée de collections qui habite Ludovic (il a d’ailleurs plus de cinquante flacons de différents parfums chez lui). En créant Bon parfumeur, avec une équipe d’une dizaine de créateurs français, il propose des parfums à porter selon son humeur, selon les moments de la journée, superposables. « Comme face à sa garde-robe, on choisit son parfum au gré de ses envies. C’est également le cas en gastronomie ou avec les vins : on ne déguste pas toujours les mêmes plats ou les mêmes vins. De plus, nos sens sont mis en éveil : l’odorat a besoin de se développer, de se former ».
Car Bon parfumeur se veut aussi « didactique : en « donnant accès aux parfums au plus grand nombre », la marque présente les multiples facettes de leur construction à base des matières d’exception (poire, cèdre, patchoulis – fleur d’oranger, petit grain, bergamote). S’affiche alors une gamme de fragances qui réunit toutes les familles olfactives existantes. « Chacun peut alors réinventer son quotidien, exprimer et sublimer les différentes facettes de sa personnalité. Car pour moi, le vrai luxe, c’est la personnalisation » explique Ludovic.
Chaque parfum porte un numéro composé de trois chiffres : le premier indique la famille olfactive (floral, fruité, boisé, oriental…) ; les deux autres son leur rang dans la famille et les trois notes principales qui le composent. La gamme comporte à ce jour 15 parfums et continue de s’étoffer. « Nos créations prennent le meilleur du savoir-faire français tout en cassant les codes établis ». Combiner, mixer, superposer additionner, innover en alliant la qualité et le plaisir : c’est désormais le quotidien de cet « amateur du beau et du bon ». Il décloisonne l’univers de la parfumerie. Mais reste attaché à l’essentiel : la création d’un parfum est une « œuvre originale à protéger, à défendre, au même titre qu’un logo ou une œuvre d’art» défend-t-il.
« Le parfum aux odeurs de tabac blond est un de mes préférés » confie Ludovic Pour l’heure il aime porter le 602, « fragrance intense, agréable le soir », mixé avec le 801 (un citrus) »… selon son humeur qui oscille – « triste, joyeuse, aérienne, sensuelle, dynamique »… toujours en mouvement, en quête d’une nouvelle idée.
D’ailleurs, comment lui est venue celle de créer Bon Parfumeur ? « En Colombie, où j’ai vécu deux ans. J’y ai aussi rencontré ma femme Isabella. Le projet est né au milieu des odeurs tropicales, parmi les senteurs exubérantes des végétaux. La nature fait partie de mon équilibre et mes parfums en sont imprégnés. Celui qui me rappelle ce pays n’est pas encore créé mais on y travaille ! ».
En attendant, le Bon parfumeur s’installe peu à peu dans l’univers olfactif français et international, distribué dans 100 points de vente entre New York, Sans Francisco, Los Angeles, Montréal, Tokyo, Londres, Amsterdam. A découvrir !
Boutique : 11 Rue des Francs-Bourgeois. 74504 Paris